Le ragondin, rongeur des zones humides souvent nuisible
Le ragondin est un rongeur considéré comme nuisible pour les activités humaines car il est à l’origine de dégâts affectant les cultures, les ouvrages hydrauliques, les voies d’eau. D’aucuns prétendent même qu’il représente un risque pour la santé humaine. Coup de projecteur sur ce mammifère semi-aquatique introduit en Europe il y a à peine deux siècles et que l’on peut croiser aujourd’hui dans plus de soixante-dix de nos départements.
Les prédateurs du ragondin dans le monde
Ses principaux prédateurs sont le puma, l’alligator et le caïman, tout du moins en ce qui concerne le ragondin vivant dans les pays dont il est originaire. En revanche, dans toutes les zones territoriales où il a été introduit, on ne lui en connaît aucun. Tout au plus, les très jeunes ragondins font, dans ces secteurs, les frais du busard, de la chouette effraie, de la buse ou encore de la fouine et du renard. Mais on peut aussi compter l’homme parmi les prédateurs du ragondin car dans certaines contrées du monde, ce gros rongeur est apprécié pour sa chair.
L’espérance de vie du ragondin est d’une dizaine d’années.
Mode de vie et habitat du ragondin
En ce qui concerne son mode de vie, le ragondin est plutôt actif dès le crépuscule et tout au long de la nuit mais il est aussi très occupé au cours de la journée. Il recherche la proximité des zones aquatiques telles que les berges des rivières et des fleuves, les étangs, les marais, ainsi que les fossés et les canaux où sont érigés des réseaux hydrauliques. Son environnement favori est donc bien pourvu en eau douce à saumâtre.
C’est un animal subaquatique qui, en apnée, peut rester plusieurs minutes sous l’eau. Il est très organisé et passe une bonne partie de son temps à construire et à améliorer son terrier surmonté parfois d’une hutte de feuilles et constitué de nombreuses galeries. Le ragondin prend bien soin d’y créer plusieurs issues dont une aboutit obligatoirement sous l’eau.
Ragondin : un rongeur qui ne supporte pas le gel
Originaire d’Amérique du Sud, il est aujourd’hui très présent sur d’autres continents. On a, en France, l’occasion de le croiser fréquemment car depuis son introduction qui remonte au XIXe siècle, il a largement colonisé l’Hexagone, à l’exception des régions aux hivers très rigoureux. Cette particularité tient au fait que l’organisme de ce gros rongeur n’est pas adapté aux climats rudes. Le ragondin ne supporte pas les températures inférieures à 0°C car sa queue gèle. La gangrène s’installe alors, ce qui est fatal pour l’animal qui meurt en quelques jours.
Alimentation du ragondin
Le ragondin adopte un régime alimentaire essentiellement herbivore, constitué de céréales telles que le maïs et le blé, d’herbe, de graminées, de glands et de racines, en fonction de ce qu’il trouve dans la zone géographique où il a élu domicile. Si la nourriture d’origine végétale est insuffisante, il peut compléter son alimentation avec quelques écrevisses et même des anodontes (moules d’eau douce).
Reproduction du ragondin
Une femelle ragondin peut mener à terme 3 portées par an au maximum, chacune comptant généralement 6 ou 7 petits qui seront dès leur naissance allaités par leur mère jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 2 mois au maximum. A l’issue de cette période, les rejetons deviennent totalement indépendants.
Ce gros rongeur atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 6 mois lorsqu’il vit à l’état sauvage. Il est en revanche beaucoup plus précoce en captivité puisque cette maturité est effective à 4 mois pour certains individus et même dès l’âge de 2 mois pour d’autres. Il convient de noter que le mâle est sexuellement actif tout au long de l’année.
Pourquoi le ragondin est-il classé parmi les animaux nuisibles ?
Ce grand rongeur semi-aquatique est un gros destructeur de cultures à tel point qu’on le surnomme parfois le cauchemar des agriculteurs. Plusieurs individus sont capables d’anéantir un champ de maïs. De plus, dans les zones où la population de ragondins est importante, les galeries sont extrêmement nombreuses. Cela a pour effet direct de déstabiliser les berges. Mais la terre que ces gros rongeurs extraient de leur terrier est déposée dans l’eau. Par voie de conséquence, les réseaux hydrauliques pâtissent aussi de leur présence du fait que les fossés et les canaux sont très vite comblés par cet excès de terre.
Le ragondin est souvent considéré comme un fléau, que ce soit par les pêcheurs, les agriculteurs et même par les chasseurs. Mais l’aversion pour cet animal subaquatique importé a un autre motif encore : le ragondin serait porteur de maladies transmissibles à l’homme et à certains animaux. C’est par exemple le cas de la leptospirose. Il est toutefois important de prendre en considération que c’est le surnombre de ragondins qui pose problème. Quelques individus ne représentent à eux seuls aucun fléau particulier, et participent, comme tous les autres animaux d’ailleurs, à l’équilibre des écosystèmes ainsi qu’à l’entretien des plantes qui se développent notamment sur les berges et dans les marais.